Ce sont les mots, bien sûr, qui occupent le devant de la scène dans cette autobiographie aux allures de roman : les mots appris à Athènes et à Santorin il y a longtemps, les mots découverts à Lille et à Paris qui ont permis à Vassilis Alexakis d'écrire ses premiers romans, les mots grecs encore, oubliés puis retrouvés. Petite odyssée à travers deux langues, évocation bouleversante des drames et des bonheurs qu'engendre un tel voyage, Paris-Athènes est plus que cela : la quête d'un moi qui fuit sans cesse et que seule la littérature permet d'appréhender, de sauver peut-être. Alexakis rêve qu'il sera à Athènes quand la mort viendra le chercher à Paris : «Je sais qu'elle est capable de faire le voyage, écrit-il, mais avec un peu de chance je serai déjà parti quand elle arrivera. Mes déplacements n'ont peut-être d'autre but que de la semer. J'espère secrètement qu'elle se lassera de frapper à ma porte, qu'elle jugera superflu de s'occuper de quelqu'un qui, de toute façon, n'est jamais là.»
Né à Athènes, Vassilis Alexakis a fait des études de journalisme à Lille et s'est installé à Paris en 1968 peu après le coup d'État des colonels grecs. Il a travaillé pour plusieurs journaux français, dont le Monde et collaboré à France-Culture. Son premier roman, écrit en français, a paru en 1974. Depuis le rétablissement de la démocratie dans son pays, il écrit aussi bien en grec qu'en français et a reçu le prix Médicis 1995 pour La langue maternelle. Il vit aujourd'hui entre Paris, Athènes et l'île de Tinos en Grèce. |