Ethique de Nicomaque d'Aristote
Aristote n'entend pas établir des règles pour les enfants, les
esclaves, les ouvriers manuels. Il ne s'adresse qu'à des hommes libres,
réfléchis, ayant fait de la pratique des vertus une habitude consciente,
à tous ceux qui sont doués de raison active. Le sage, tel qu'il
l'envisage, est humain, tout dévoué à la cité, mais
il sait prendre plaisir à la vie, en apprécier exactement les
biens ; il se haussera davantage encore le jour où, dans une cité
capable de favoriser l'exercice de la pensée pure, il pourra lui aussi
se consacrer à la contemplation, but dernier de la sagesse. Ne risque-t-il
pas de perdre de vue les nécessités de l'action ? Il ne les a
pas oubliées. Il leur a accordé la part qu'elles méritent,
puisqu'elles sont comme la base sur laquelle il appuie son effort.
Editions Flammarion, Paris, 12/1998, 320 pages. |