Pavlos est rentré à Athènes sans raison précise et sans même réserver son billet de retour pour Paris où il vit et travaille depuis plus de vingt ans. Il redécouvre une ville, une culture, ses origines, un pays très jeune et très vieux à la fois et choisit bientôt d'élucider un mystère qui semble contenir toutes ses incertitudes : quel est donc le sens de la fameuse lettre E jadis suspendue à l'entrée du temple d'Apollon à Delphes? Pavlos ne néglige aucune piste pour essayer de résoudre l'énigme : de Jannina à Delphes, il parcourt tout l'ouest du pays, interroge les archéologues, les chauffeurs de taxi et même son père fabulateur...
Pavlos s'interroge enfin sur le silence de sa mère absente. N'est-ce pas le silence que la lettre E évoque pour lui ? Il ne semble pas pressé de trouver la réponse : l'énigme lui tient compagnie. Il se dit que le but de l'écriture n'est peut-être pas d'éclaircir mais de multiplier les mystères. À l'évidence, sa langue maternelle, ta ellènika, commence bien par cette lettre E. Et s'il en était ainsi de tous les mots?
Né à Athènes, Vassilis Alexakis a fait des études de journalisme à Lille et s’est installé à Paris en 1968 peu après le coup d’État des colonels grecs. Il a travaillé pour plusieurs journaux français, dont le Monde et collaboré à France-Culture. Son premier roman, écrit en français, a paru en 1974. Depuis le rétablissement de la démocratie dans son pays, il écrit aussi bien en grec qu’en français et a reçu le prix Médicis 1995 pour La langue maternelle. Il vit aujourd’hui entre Paris, Athènes et l’île de Tinos en Grèce. |