Historienne et musicienne, Annie Bélis a tiré la matière de cet ouvrage de sa connaissance théorique de la musique ancienne, de sa pratique de directrice d'un ensemble musical. Dans l'Antiquité, aucune activité ne pouvait se passer de musique. Celle-ci imprégnait la civilisation grecque de part en part : à moins de passer pour un ignorant, un citoyen athénien du siècle de Périclès devait savoir chanter et toucher de la lyre. Des récitals, mais aussi des concours et de véritables joutes réunissaient les artistes devant un public nombreux et passionné. Après avoir longtemps imité le modèle grec, le monde romain a lui aussi fini par accorder, à sa manière, une large place à cet art. Tout un monde se développait autour de la musique. Essentiellement masculin (seules les courtisanes peuvent être qualifiées de musiciennes professionnelles en Grèce et à Rome), il se déclinait en strates bien distinctes : les musiciens itinérants ne fréquentaient pas les virtuoses, proches des hautes sphères du pouvoir et de leurs intrigues. Pour la première fois, la vie des musiciens de l'Antiquité est ici retracée dans ses détails concrets quant au maniement des instruments ou aux techniques de chant, et dans ses aspects plus généraux quant à leur carrière ou leur place dans la société. |