Les textes réunis ici (à l'occasion d'un colloque organisé par Barbara Cassin avec l'aide du Collège international de philosophie et du CNRS) ne sont pas une somme de communications hétérogènes mais le résultat d'un dispositif particulier, très exceptionnel : celui de l'agon, terme grec justement, qui désigne à la foi le jeu, le combat, le procès et la représentation théâtrale. Chacun des "protagonistes" a donc été obligé de prendre du recul par rapport à sa propre position et d'expliciter son horizon d'interprétation. Mais il ne s'agit pas seulement ici de la manière violente ou furtive dont chacun construit ses Grecs. "Nos Grecs et leurs modernes" ; la problématique est bien à double sens et, dans ces "stratégies d'appropriation de l'Antiquité", le génitif mérite d'être entendu aussi au sens subjectif : l'Antiquité s'est approprié toute la suite de l'histoire, et nous en sommes victimes. |