"Vers la fin du XIVe siècle, l'Empire n'était pas en mesure de décider seul de sa destinée. Byzance, qui était devenue l'objet plus que le sujet des événements internationaux se déroulant dans les Balkans et sur la Méditerranée, et s'était trouvée mêlée par divers concours de circonstances à I'histoire de plusieurs grandes puissances et Etats de cette époque, vit progressivement décliner son influence sur son propre avenir. Qu'elle le veuille ou non, celui-ci dépendait de plus en plus des autres, en premier lieu des Serbes, puis des Turcs, des Vénitiens et des Génois... "
C'est ainsi que commence le récit sur le Crépuscule de Byzance.
C'est pourquoi, à la fin du XXe siècle, penser l'Occident sans tenir
compte de ses racines dans les Balkans, penser le futur du vieux continent en négligeant un acteur comme la Turquie, prétendre contribuer à l'union occidentale en se privant d'avance de ses dimensions méditerranéenne, orthodoxe, turque ou slave, mène directement à la répétition du passé déjà vécu.
IVAN DJURIC, historien d'origine serbe, spécialiste de Byzance et des Balkans, disciple de Georges Ostrogorsky et de I'Ecole byzantiniste de Belgrade, professeur à I'Université de Belgrade jusqu'en 1991, enseigne actuellement à l'Université de Paris VIII. |