En 1779, dans une région montagneuse du nord de la Grèce, le grand architecte épirote Nikitas Tsiakas réunit autour de lui les meilleurs bâtisseurs du pays et entreprend de jeter un pont d'une conception audacieuse au-dessus d'un redoutable précipice. Entreprise téméraire qui, dans l'esprit du maître d'oeuvre, rapprochera la Grèce, alors occupée par les Turcs, de l'Europe et de ses Lumières.
Mais, en fait de Lumières, c'est une population avide de commerce et d'argent que le pont enfin érigé déverse. Après dix ans d'une lutte acharnée contre le précipice rebelle, les rêves prométhéens du maître d'oeuvre se trouvent confrontés à la réalité, à l'Histoire qui poursuit ses propres desseins, mais aussi à la petitesse humaine qui avilit même les idéaux les plus nobles. Dépossédé de son propre ouvrage, Nikitas se lance alors un autre défi tenter, avec l'aide d'une poignée de fidèles compagnons, de refermer la boîte de Pandore...
Le Maître d'oeuvre, dont les thèmes principaux sont profondément ancrés dans l'histoire grecque et européenne des trois derniers siècles, vient magistralement clore la "trilogie de la mémoire" commencée avec la Citadelle de la mémoire et la Vie volée.
Né à Maroussi, au coeur de l'Attique, en 1935, et mort à Paris en 1998, Aris Fakinos est reconnu comme un des plus grands écrivains grecs contemporains. Ses romans sont de véritables épopées de l'Histoire et de la mémoire, aux personnages aussi universels que ceux de la littérature grecque classique dont ils prolongent et perpétuent la tradition.
[ Traduit du grec par Roselyne Majesté-Larrouy ] |