Michel Fardoulis-Lagrange reprend les mythes à leur naissance, dans le palais dédalique du langage, pour leur insuffler toute la nuit du sens que les grands écrivains complotent loin d'un jour pauvre. Médée la magicienne aux passions dévorantes tient des dieux le pouvoir de sonder les Mystères. Elle est femme et prêtresse du destin, cette tragique consumation entre lumières et ténèbres, Hélios et les puissances chthoniennes. Son chant incendiaire illumine d'un feu sombre le labyrinthe quelque peu obstrué du mythe de la Toison d'or. Michel Fardoulis-Lagrange une fois de plus, retrouve la grande voix perdue des anciens Grecs. La splendeur incantatoire d'un pareil texte, comme embarrassé de sa propre force, procède toute entière d'un drame poétique majeur : la dualité, l'ambivalence opposant le langage humain et la parole divine créatrice des mythes. Hubert Haddad |