De tout temps, les êtres humains ont eu besoin de toniques et d'extases et ils ont apprécié les mets savoureux. On sait que les Egyptiens embaumaient leurs morts et qu'ils parfumaient leurs belles, que la salle de bains de Darius était garnie de flacons précieux et qu'Alexandre le Grand sentait divinement bon. Mais les Anciens sont restés silencieux sur l'art des parfums et sur l'art culinaire. Monde secret et sacré s'il en est: les fumées des encens, les essences des plantes aromatiques et le fumet des viandes sacrifiées ont d'abord été réservés aux dieux, et ce n'est que par de complexes cheminements sociaux que les odeurs et les saveurs ont été peu à peu désacralisées.
Paul Faure ancien élève de l'Ecole normale supérieure, agrégé des Lettres, docteur d'Etat, il a été professeur de grec à l'Université de Clermont-Ferrand et il a publié de nombreux ouvrages sur les civilisations du monde hellénique, dont Ulysse le Crétois et Alexandre le Grand (Fayard). |