Maurice Genevoix, on ne le sait pas assez, était un athlète accompli, devant qui s'ouvrait une carrière sportive brillante, carrière que sa réussite à l'agrégation de lettres et, surtout, une terrible blessure sur les champs de bataille de la Marne réduisirent à néant. Cependant l'auteur resta toujours fidèle à une sorte d'humanisme sportif dont Vaincre à Olympie, publié à l'occasion des jeux Olympiques de Paris de 1924, reste l'exemple le plus achevé. Maurice Genevoix était d'ailleurs en brillante compagnie, puisque Montherlant fut également très inspiré par cette manifestation sportive, sans parler du précurseur, Charles Maurras, dont le compte rendu des jeux Olympiques d'Athènes de 1896 est le tout premier du genre. Maurice Genevoix avait une admiration presque sans borne pour la Grèce classique et l'on peut dire, sans risquer l'erreur, que Vaincre à Olympie est, fondamentalement, un roman de civilisation, où la vie quotidienne des anciens Grecs est comme magnifiée et transcendée par la mythologie, où l'initiation du héros à la vérité sportive et à sa vérité intérieure s'appuie sur une connaissance extrêmement précise des us et coutumes du temps et du lieu. Roman de civilisation donc, roman d'initiation également, l'ouvrage demeure aussi un hommage très personnel de l'auteur à l'une des plus nobles et des plus exaltantes activités humaines : le sport. |