A l'aube du VIIe Siècle la chrétienté a déjà une longue histoire dans l'Orient romain, puis byzantin. Pourtant, elle n'a pas encore pleinement atteint son équilibre et ne le trouvera qu'après la rude secousse de la crise iconoclaste, événement complexe qui mérite une analyse détaillée. Réussissant à se faire passer pour les vainqueurs de cette crise, les moines, qui détiennent un quasi-monopole de la sainteté, occupent une place croissante dans la société chrétienne byzantine. Rome, d'abord poste avancé de l'Empire byzantin en Occident, mais rendue sans cesse plus indépendante par les circonstances politiques, se saisit de cette crise pour se détacher de l'Orient; c'est le début d'un lent éloignement dont la crise de 1054 n'est sans doute pas l'événement majeur, et qui touche autant les mentalités que les institutions. Tels sont les principaux aspects de la question que le présent volume entend éclairer.
Michel Kaplan, est professeur d'Histoire byzantine à l'Université Paris I (Panthéon-Sorbonne); il s'intéresse plus spécialement à l'histoire sociale, notamment les mentalités et comportements sociaux. |