Considéré comme le Voltaire de l'Antiquité aux dires de Mme de Stael, Lucien, en moraliste enjoué, critique avec humour les vices et les faiblesses des hommes.
« Je vois leur vie pleine de trouble, leurs cités pareilles à des ruches où chacun a son propre aiguillon et pique son voisin, où même quelques rares individus, comme des guêpes, rançonnent les plus faibles. » Ainsi parle Charon, le batelier des Enfers, quand il découvre la société des hommes. Comme son personnage, Lucien jette sur les rapports humains un regard ironique et désabusé. Les figures qu'il nous présente, misanthropes, parvenus, parasites, superstitieux, pédants, hétaïres..., sont pour la plupart des « types » empruntés à la comédie grecque : son œuvre a le mérite de conserver une trace de ces pièces, si prisées des Anciens, dont nous avons perdu la plus grande partie.
En moraliste, Lucien juge sévèrement la société : il y voit triompher la convoitise et la vulgarité. Mais il choisit d'en rire, en suivant le conseil que Tirésias donne à son Ménippe : « Cours sans t'arrêter, ris le plus souvent, et ne prends rien au sérieux.»
Introduction générale et notes par Anne-Marie Ozanam. Timon ou le Misanthrope : Texte établi par Jacques Bompaire. Timon ou le Misantrope, Contre l'inculte, Le Parasite, Philopseudès, Sur les hôtes à gages Lexiphanès, Dialogues des hétaïres : Textes traduits, introduits et annotés par Anne-Marie Ozanam |