"On mangeait ave la main ; Grand-Mère utilisait quatre doigts, les deux index et les deux pouces. Lorsqu'elle terminait de manger, elle les essuyait avec son mouchoir. Elle mangeait plus proprement qu'un chat et ne laissait pas de miettes. A table, on s'asseyait par terre, à la turque. (...) La nappe n'était pas une futilité : l'homme se distingue de l'animal en ce qu'il mange dans un endroit propre. Jadis pasteurs, les Aroumains, irrigués par la culture byzantino-ottomane, nomadisèrent longtemps au sud du Danube avant de vagabonder à travers lés Balkans. Ces oubliés de l'histoire pourraient bien être les véritables Roumains, même si " l'Aroumain commun n'est pas sentimental et que sa patrie est pour lui une dimension de l'âme qu'il peut plier à sa guise, comme un tapis de prières qu'il peut emporter avec lui où il souhaite ". Il a fallu quinze ans à l'auteur pour rassembler la matière de ce document unique et fascinant, véritable leçon d'histoire et d'amour. |