La République de Platon
Traduction et présentation de Georges Leroux
La scène est au Pirée, qu'éclairent les flambeaux nocturnes
de la procession en l'honneur de la déesse Bendis. Attablés dans
la maison du vieux Céphale, Socrate et quelques amis entreprennent de
discuter des récompenses promises au juste dans l'au-delà. Qui
peut le mieux cerner l'essence de la justice ? La sagesse traditionnelle, les
mythes anciens semblent impuissants et Socrate a vite raison des prétentions
du sophiste Thrasymaque. Alors s'amorce avec Glaucon et Adimante, les frères
de Platon placés en position d'interlocuteurs philosophes, un long entretien
qui, de la justice dans la cité, remonte vers la justice de l'âme.
L'histoire d'Athènes traverse sans cesse ce dialogue puissant, où
la proposition d'une cité parfaite et de la royauté des philosophes
est à la fois la réponse à la tourmente politique de la
démocratie grecque et la recherche métaphysique des vertus de
l'âme et des objets de la raison. Dans la traduction et le commentaire
que je présente ici, j'ai cherché à construire l'équilibre
le plus rigoureux possible entre une lecture centrée sur l'histoire et
une autre qui prend la métaphysique comme foyer principal. Un des effets
de cette perspective est d'éviter une position trop courante aujourd'hui,
la dépolitisation de l'oeuvre. L'inquiétude de celui qui aspire
à la justice, Platon ne cesse de le rappeler, n'est-elle pas indissociablement
éthique et politique ? Georges Leroux
Editions Flammarion, Paris, 02/2002, 801 pages. |