"Mon cher Mario, La lecture des poèmes de ta sœur a été un véritable coup de foudre pour les surréalistes. Je renonce à te décrire ce délire d'enthousiasme et d'admiration ! Bref, ils estiment indispensable de publier cela le plus rapidement possible. René Char (et avec lui Tzara, Eluard, et la majorité des surréalistes) estime qu'il serait préférable de ne pas éclairer ta sœur sur la valeur réelle de ses écrits - et cela, de crainte de provoquer chez elle une recherche artistique préjudiciable à ses extraordinaires dons naturels. Quant à Breton, il pense qu'il serait du plus haut intérêt de procéder à un contrôle permettant de s'assurer de l'authenticité de cette production. Il croit impossible, jusqu'à preuve du contraire, qu'une enfant de 14-15 ans art pu écrire de pareilles choses (il met cela sur le même plan que l'œuvre de Rimbaud, pour le moins !) " Cet ensemble de 104 lettres envoyées par l'éditeur Henri Parisot au jeune peintre Mario Prassinos et à sa sœur Gisèle entre 1933 et 1938, s'ouvre sur la découverte enthousiaste que font André Breton, René Char, Paul Eluard et Man Ray d'une jeune poétesse de 14 ans : Gisèle Prassinos. |