Les Grecs, placés à la charnière de l'Europe et de l'Asie, se considéraient comme l'élite de l'humanité, dotée d'une évidente supériorité culturelle, la seule acceptable dans le bassin méditerranéen. Les Romains estimaient, eux, que leur piété, leur fides leur valaient à bon droit l'empire du monde. Ces deux positions étaient inconciliables, d'autant plus que Rome domina bientôt l'ensemble de la Méditerranée. La cité maîtresse du monde risquait donc, par sa conquête, de répandre la civilisation d'autrui. Face à cette situation, Rome réagit de diverses manières, notamment par la violence, et affirma ce que les Grecs ne voulaient pas voir : une certaine identité culturelle romaine. Quant au terme de l'évolution, il fut tel que, peu avant notre ère, Alphée de Mytilène crut de son devoir de mettre en garde Zeus lui-même : "Ferme, ô dieu, les portes inébranlables du grand Olympe; garde, Zeus, la sainte acropole de l'éther; car déjà la mer et la terre sont soumises à la lance de Rome; mais le chemin du ciel n'est pas encore foulé". |