[ Livres VI, VII, VIII. Texte établi et traduit par Jacqueline de Romilly, Louis Bodin et Raymond Weil. Introduction et notes par Claude Mossé ]
En composant La Guerre du Péloponnèse, l'historien athénien Thucydide n’entendait pas seulement faire le récit du conflit qui, de 431 à 404 avant notre ère, avait opposé les deux plus puissantes cités grecques, Athènes et Sparte, mais aussi procurer à ses lecteurs un enseignement « pour toujours ». Il ne s’agissait pas seulement d’établir les faits de la façon la plus sûre, mais encore d’en éclairer le sens par les discours prêtés aux différents protagonistes. En suivant l’ordre chronologique, et en menant une enquête contradictoire, Thucydide a posé les fondements de la méthode historique : d’abord rechercher la vérité, ensuite dégager la logique des événements.
Livres VI à VIII : c’est Alcibiade qui domine la fin du récit de Thucydide. Brillant orateur, ambitieux, c’est lui qui entraîne Athènes dans l’expédition de Sicile qui s’achèvera par la reddition catastrophique de la flotte et de l’armée athénienne. À Athènes, l’oligarchie des Quatre Cents s’effondrera devant l’opposition des Cinq Mille. Le récit prend fin abruptement, sans qu’ait été évoquée la restauration de la démocratie. |