C'est, avec Sinouhé l'Egyptien, le plus célèbre des romans de Waltari - celui en tout cas que le grand écrivain finlandais considérait comme son chef-d'oeuvre. Deux êtres que tout sépare ont choisi pour s'aimer un lieu de fin du monde : Byzance assiégée par les Turcs. Nous sommes en décembre 1452. Le 2 juin 1453, la grande cité ne sera plus qu'un amas de cendres fumantes. Au cours de ces six mois l'existence de Jean L'Ange et de la belle Anna Notaras battra au rythme fiévreux de ce grand corps agonisant. Il ne s'agit pas là d'un roman historique au sens habituel de la formule : on a plutôt affaire à une chronique intime qui utiliserait l'Histoire un peu à la façon d'un soufflet de forge : récit d'une passion portée à très haute température, et qui ne trouve à s'apaiser que dans l'incendie. La critique, à la sortie du livre, avait évoqué le nom de Marguerite Yourcenar - celui de Shakespeare aussi. |