Quand Dionysos surgit sur la scène grecque, le multiple toujours l'accompagne. Divers, imprévisible, comment le reconnaître ? Le masque qui le dérobe est aussi celui qui le révèle. Son apparition est faite de jeux incessants, de présence et d'absence, son identité reste indéfiniment celle de l'équivoque. Souriant ou irrité, qu'il marche ou qu'il bondisse, il se présente ainsi sous le masque de l'étranger. Il vient d'ailleurs, et, n'étant nulle part chez lui, il incarne dans l'imaginaire grec cet " étranger de l'intérieur ". Dionysos habite également les puissances de la vigne, et lorsque jaillit son suc - substance où se mêlent la mort et la vie décuplée - le vin précipite l'humain dans la bestialité ou l'emporte vers une extase divine. Dans cet essai d'érudition et de plaisir, Marcel Detienne introduit son lecteur au cœur de l'excès et de ses logiques singulières. |