[ Nouvelle traduction du grec par Bernard SICHERE ]
L’accès à Aristote a toujours été rendu obscur par des strates d’interprétation qui ont déformé l’originalité extrême du texte. On a lu son œuvre au travers de la pensée latine, puis par le biais du christianisme et de ses théologies si éloignées de la philosophie grecque.
Il était enfin temps de retraverser toute la sédimentation de la translation latine et scolastique du texte aristotélicien pour retrouver, à partir de son grec premier, sa verdeur et son inventivité. En plus de retrouver le texte original, cela permet de constater le nombre de contresens, de crispations et de dogmatisme que ces versions ont véhiculés.
Après les livres A à E, cette nouvelle traduction des livres Z à N de La Métaphysique nous montre un Aristote qui, loin d’être un rationaliste logicien, est une sorte de phénoménologue avant la lettre, un homme soucieux de faire apparaître les diverses modalités de ce qui est. Ici, il faut repenser entièrement les textes d’Aristote, en se mettant à l’écoute du grec. Une révolution herméneutique.
Philosophe grec du IVe siècle avant Jésus-Christ, Aristote suit l'enseignement de Platon à l'Académie d'Athènes pendant plus de vingt ans. Puis il crée sa propre école à Axos, avant de devenir le précepteur d'Alexandre, futur roi de Macédoine. Il fonde ensuite le Lycée d'Athènes. Son œuvre, léguée à son ami Théophraste qu'il avait désigné comme son successeur à la tête du Lycée, est tombée dans l'oubli pendant de longues années avant d'être éditée intégralement pour la première fois au premier siècle par Andronicus de Rhodes. Parmi ses écrits les plus célèbres on trouve la Poétique, la Physique, la Métaphysique, De l'âme, et l'Éthique à Nicomaque. |