L'Italie et Byzance d'André Chastel
André Chastel a été le premier historien de l'art à
montrer que la peinture italienne jusqu'à la fin du quinzième
siècle ne pouvait s'expliquer qu'en tenant compte de l'art byzantin.C'est
sur le site de Byzance, une ville grecque du septième siècle avant
Jésus-Christ sur le Bosphore, que l'empereur Constantin a créé
en 303 une nouvelle Rome baptisée Constantinople.C'est ainsi que commença
l'Empire romain d'Orient qui dura jusqu'à 1453, date de la prise de la
ville par les Ottomans.L'art byzantin s'est illustré dans trois domaines
:. - la décoration murale avec mosaïques et fresques,. - la peinture
portative avec les icônes,. - les objets précieux, couronnes, reliquaires,
ornements d'autel.Les édifices créés par ce nouvel empire,
comme par exemple Sainte-Sophie, ou les églises d'Ohrid ou de Mistra,
ainsi que les rites de la vie impériale et religieuse, apporteront au
monde latin des modèles qui vont renouveler complètement l'inspiration
antérieure des artistes italiens.L'introduction de la langue grecque
en Italie permet, en outre, à des philosophes ou à des écrivains
d'échanger des idées nouvelles.Tout cela conduit André
Chastel à illustrer les influences byzantines sur de multiples artistes,
comme Cavallini, Cimabue, Giotto, Duccio, Gaddi, Ghiberti ou Piero della Francesca.Tous
ces artistes, qui sont mosaïstes, ou fresquistes, ou peintres de retables
ou sculpteurs, vont décorer les plus célèbres des villes
italiennes : Rome, Assise, Sienne, Padoue.La récupération de la
"vraie croix" à l'occasion des Croisades va donner un essor
prodigieux à la notion de relique. On la retrouvera dans la représentation
du baptême du Christ.Pour André Chastel, c'est dans l'Orient méditerranéen
que se trouvait l'actualité religieuse, politique et commerciale de l'Italie
du quatorzième et du quinzième siècles.
Editions de Fallois, Paris, 04/1999, 380 pages. |