Vers 1250 avant J.-C., dans la guerre et les souffrances, le peuple grec prend conscience de sa grandeur et de son unité. Il crée alors une brillante civilisation urbaine, celle des citadelles réputées imprenables. La richesse des classes dirigeantes repose essentiellement sur l'élevage des bovins, des chevaux et des moutons, ainsi que sur le travail, en grande partie imposé aux femmes, d'un stock énorme de laine et de lin, sur le trafic des huiles parfumées et des vins capiteux, sur le mercenariat. A la lumière des tablettes comptables que l'on déchiffre depuis 1952, on entrevoit que l'âge des héros, célébré par l'épopée, fut, en réalité, celui de la résistance opposée par tout un prolétariat d'exploités à une administration tatillonne, l'âge aussi du soulèvement de quelques aventuriers. Le cheval de Troie cesse d'être un mythe pour devenir un symbole.
Paul Faure ancien élève de l'Ecole normale supérieure, agrégé des Lettres, docteur d'Etat, il a été professeur de grec à l'Université de Clermont-Ferrand et il a publié de nombreux ouvrages sur les civilisations du monde hellénique, dont Ulysse le Crétois et Alexandre le Grand (Fayard). |