Aux premiers siècles de notre ère, les Pères de l'Eglise se nommèrent eux-mêmes «vrai philosophes» en opposition aux «sophistes», ces orateurs qui maniaient brillamment l'art du langage sans pour autant agir selon leurs propres paroles. Or, le «vrai philosophe» ne spécule pas, ne manipule pas. Son but n'est ni d'avoir raison ni de changer le monde, mais de se transformer lui-même pour participer à son propre devenir. Bouddha, le Christ et les grands sages de l'Orient avaient cette même vision de la philosophie, vision proche, du reste, de ses origines. En Grèce antique, en effet, la philosophie constituait surtout un art de vivre doublé d'un exercice spirituel. |