Ménon de Platon
"Comment devenir vertueux ?" Cette question, posée à
Socrate par Ménon, jeune noble thessalien en visite à Athènes,
se révèle ambiguë. Car la vertu, est-ce l'excellence du citoyen
et le talent de l'homme politique ? Ou bien est-ce la vertu telle que l'entend
Socrate, subordonnée au bien et soumise au plus strict exercice de la
justice ?. Mais les essais infructueux d'une définition de la vertu cèdent
bientôt la place à une question plus générale : "comment
est-il possible de chercher et d'apprendre ?" Les réponses que Platon
nous donne dans le Ménon seront reprises deux mille ans plus tard par
Descartes et par Leibniz : "La vérité de ce que nous devrons
jamais découvrir et connaître nous appartient depuis toujours".
C'est dans ce dialogue que, pour la première fois, l'idée d'une
connaissance prénatale qui appartienne à l'âme indépendamment
de tout apprentissage, est exposée de façon systématique
et argumentée.Dernière défense de Socrate que Platon ait
écrite, le Ménon fait voir clairement ce qu'est le travail de
la pensée, l'approche d'une vérité dont la présence
est connue avec conviction, mais dont la forme est encore ignorée.
Editions Flammarion, Paris, 1991, 350 pages. |