Après avoir montré dans Celtes et Grecs I : Le livre des héros, comment Celtes et Grecs ont eu un grand nombre de mythes en commun, Bernard Sergent passe aux panthéons : ce ne sont pas seulement des mythes qui se ressemblent, mais des figures divines qui sont communes aux Grecs anciens et aux populations celtiques. Ainsi, le dieu grec Apollon et le dieu celtique Lug se ressemblent par leurs traits, par les objets, animaux et nombres qui
les caractérisent, et partagent des mythes communs. Il en est de même pour Hermès et le dieu Oengus ; pour Athèna et la déesse celtique de la guerre ; pour Poséidon et le dieu celtique de la mer ; pour Hèphaïstos et Goibnu, deux dieux forgerons ; et pour des êtres démoniaques, les Telkhines grecs et les Fomoré celtes.
À chaque fois, la nature des points communs exclut qu’il s’agisse d’emprunts (des Celtes aux Grecs, par exemple), car les textes irlandais et gallois, et les figurations d’époque gallo-romaine, comprennent des détails qui sont absents des textes grecs : par exemple, il existe des points communs entre Lug et une forme d’Apollon connue uniquement à Chypre, par l’archéologie.
Il s’agit donc nécessairement d’un héritage commun : tous les dieux et démons comparés dans ce livre représentent un héritage théologique préhistorique, dont Celtes d’un côté, Grecs de l’autre, ont été les héritiers.
Bernard Sergent, agrégé d'histoire, docteur en histoire ancienne et archéologie, certifié d'anthropologie biologique, est chercheur au CNRS et président de la Société de mythologie française. Il est l'auteur, aux Editions Payot, de Genèse de l'Inde, Les Indo-Européens, Homosexualité et initiation chez les peuples indo-européens, et Celtes et Grecs I : Le livre des héros. |