[ Le liège et le filet. Filiation et lien familial dans la tragédie
athénienne du Ve siècle ]
L’auteur étudie les formes de la filiation dans la tragédie grecque. Ces formes mettent en scène une véritable crise du lien filial, affectant l’ensemble des rapports familiaux et politiques. Cette lecture de la tragédie permet de mesurer la distance historique qui sépare de nous quelques grands textes fondateurs, et l’étrange fascination qu’ils continuent à exercer.
Le liège et le filet : par cette image, Eschyle évoque les rapports unissant le défunt Agamemnon et ses enfants, Oreste et Électre : «Les enfants sauvent le renom du héros mort, comme les morceaux de liège retiennent le filet du pêcheur».Servir la gloire d'Agamemnon, c'est venger sa mort en tuant Clytemnestre, l'épouse criminelle : en affirmant son lien au père, Oreste doit renier sa mère. Un tel brouillage des liens de parenté est constitutif de la tragédie.Explorant parmi d'autres les figures d'Oreste, d'Étéocle et de Polynice, d'Hippolyte et d'Hyllos, Jean Alaux analyse les formes de la filiation présentes dans la tragédie grecque, au Ve siècle avant J.-C. Ces formes mettent en scène une véritable crise du lien filial, affectant l'ensemble des rapports familiaux et politiques qui définissent le sujet.Cette lecture de la tragédie permet de mesurer la distance historique qui nous sépare de quelques grands textes fondateurs, et l'étrange fascination qu'à juste titre ils continuent d'exercer aujourd'hui.
Jean Alaux, agrégé de l'université, docteur ès lettres (EHESS), enseigne à l'université de Valenciennes. Ses recherches portent notamment sur les représentations grecques de l'identité et de la parenté. |