On a dit et répété que la philosophie occidentale n'était qu'une série de notes aux dialogues de Platon. C'est exagéré. Mais si l'on ajoute : et aux traités d'Aristote, cela devient presque vrai. Sommes-nous certains, cependant, que les textes que nous ne cessons d'annoter depuis plus de vingt siècles sont assez sûrs pour supporter nos appels de note ? Ne risquent-ils pas de n'être que les notes de nos notes ? Avant de faire quoi que ce soit de Platon et d'Aristote - des terrains à bâtir ou des repoussoirs -, il faut s'assurer de la solidité de ce que nous croyons savoir d'eux. Or, l'étude minutieuse des textes, comme ceux qui sont groupés ici autour d'un problème central de la philosophie, le temps, montre qu'ils sont bien plus problématiques que nous ne le pensons paresseusement. Plus difficiles, mais aussi plus intéressants. Une fois relus, ils laissent mieux voir combien la pensée grecque nous est étrangère, combien elle mérite que nous mesurions à elle notre modernité. |