[ Récits traduits du grec par Michel Volkovitch ]
Un presbytère breton, un couloir du métro parisien, les routes de Turquie... Décors insolites chez Georges Cheimonas. Le Syndrome de Balint, Enée, Le Bijou (parus en 1984 sous le titre de Mes voyages) et L'Ennemi du poète (1990), ses dernières oeuvres publiées, sont d'abord reliées par ce thème du voyage, de l'exil. Mais un Grec échappe-t-il à son pays ? Si Cheimonas s'inspire d'une vieille ballade celtique, n'est-ce pas là une quête de racines toujours plus profondes ? Ici fuite et retour se conjuguent ; ce que rencontre le narrateur, ce sont les figures familiales (la mère, le père, le fils, la soeur) ; c'est l'origine en même temps que la fin. C'est aussi le mystérieux. Ennemi qui le poursuit - comme il poursuit tout poète - et dont il découvre enfin que "sa poésie et sa propre vie dépendent de sa lutte avec lui". Ceux qui ont aimé Les Bâtisseurs ne seront guère dépaysés. Ils retrouveront ici les mêmes obsessions, la même force visionnaire, la même parole brisée, fulgurante. |