De jeunes adolescents dans une petite ville à peine esquissée, jamais nommée, grecque probablement, leurs jeux cruels faits de rapports de domination où le sexe joue un rôle essentiel, un narrateur tour à tour persécuté, persécuteur : tels sont les acteurs de ces quatorze tableaux, quatorze histoires qui n'en font qu'une en réalité, obsessionnelle, indéfiniment redite, répétée et changée, traversée de fantasmes enfantins dont l'énormité ouvre sur le rire. L'écriture, qui emprunte aux arts plastiques la technique cubiste (façon de mettre sur le même plan toutes les faces d'un objet), obsessionnelle, elle aussi, hésite entre la naïveté la plus évidente, la complexité la plus touffue, s'aventure, déroutante, dans le cercle sans cesse recommencé des récits où la mythologie antique et nos mythologies quotidiennes se mêlent intimement.
Né en Grèce et partageant sa vie entre Paris et Athènes, Démosthènes Davvetas, ancien collaborateur au journal " Libération " dans les années quatre-vingt, est écrivain, poète, essayiste d'art. |