[ Giulio Guidorizzi, Maurizio Bettini, Vincent Jolivet ]
Oedipe ou la quête de l’identité
Enfant abandonné, héros, roi, incestueux, parricide, à la fois père et frère, fils et mari… Comment définir Œdipe ? A-t-il une place parmi les hommes, ou le destin l'a-t-il, dès sa naissance, à jamais séparé des humains ? Mais s'il est « hors de l'humanité », comment expliquer la remarquable pérennité du mythe, son importance pour Freud, Nietzsche ou Kafka ?
À la question « Qui est Œdipe ? », les réponses sont multiples au fil du temps et selon les auteurs, les artistes et les penseurs. Au dix-neuvième siècle prend véritablement forme le nouvel Œdipe, en lutte non plus contre le destin, mais contre une part de lui-même – un personnage tourmenté et difficile, pleinement moderne, en somme.
Mais en fondant la psychanalyse, c'est le héros des tragiques grecs que choisit Freud comme symbole d'un autre type de drame : avec lui et le fameux « complexe d'Œdipe », le fils de Laïos et de Jocaste devient définitivement la figure fondatrice d'une autre vision de l'homme : la faute est nécessité, et le Destin se transforme en l'Inconscient.
Giulio Guidorizzi est professeur de théâtre et de dramaturgie de l'antiquité à l'université de Turin. Il s'intéresse en particulier au théâtre classique et à l'anthropologie du monde antique. Parmi ses ouvrages les plus récents : les éditions des Bacchantes d'Euripide (2002) et des Nuées d'Aristophane (2002), la traduction de la Bibliothèque d'Apollodore (1995) et des Mythes d'Hygin (2000). Il a aussi dirigé une Introduzione al teatro greco (2003), et est l'auteur d'une Letteratura greca (2002). |