Le peintre et le pirate de Kostas Hatziargyris
"En ce temps-là, les Bourbons régnaient sur la France ;
en ce temps-là aussi, je crois bien, les Turcs étendaient leur
empire. Bien des métiers d'aujourd'hui étaient alors inconnus,
et quant à ceux d'alors, beaucoup nous remplissent aujourd'hui d'effroi.
C'est le plus effroyable entre tous que choisit mon ancêtre Costandis
: il devint, pour tout dire, un redoutable pirate." Cela commence comme
une bonne vieille histoire de pirates bien saignante. De naufrages en abordages,
de pillages en tueries, le lecteur, embarqué en Méditerranée
sur le navire de Costandis, le corsaire féroce qui fond en larmes devant
les moines et les artistes, se retrouve en Angleterre en plein délire
religieux, puis en Grèce dans une comédie de village pagnolesque.
Avec un humour noir et un rire jaune, ce roman hilarant développe les
péripéties jusqu'au grotesque, accumule les personnages jusqu'à
la bouffonnerie, laissant entrevoir un monde forcené, régi par
la loi du plus fort, qui rassemble singulièrement au nôtre. Un
nouvel exemple de la vitalité farouche de la littérature grecque,
qui a su appliquer au monde contemporain la virulence de sa tradition épique.
Editions Serpent à plumes, Paris, 10/2001, 200 pages. |