"Tout ce que les hommes ont dit de mieux a été dit en grec. Nos refus et nos acquiescements ont eu lieu déjà ; nos vices et nos vertus ont des modèles grecs." Nous voudrions bannir les anciens de nos pensées ; pourtant, comme le rappelle avec force Marguerite Yourcenar dans les Mémoires d’Hadrien, notre monde est aussi le leur. Nous ne voyons en eux que les pénibles auxiliaires de l’apprentissage des langues mortes, savoir étroitement circonscrit dans le temps de notre adolescence. Ils méritent mieux. Langues mortes, peut-être, mais pensées vivantes. Et plus que jamais vivaces. Les anciens reviennent en force à une époque où les repères se brouillent et où l’homme s’épuise à la recherche de son bonheur. "Rien de ce qui est humain ne m’est étranger", aimait à répéter Térence. De fait, nul plus que les philosophes grecs et latins n’a éclairé avec autant de finesse et de profondeur les méandres de l’esprit des hommes, leurs contradictions, leurs impasses. Comment être heureux ? Les anciens en connaissaient la voie — nous l’avons oubliée. Suivre leurs traces est la fin que se propose cette anthologie inédite d’auteurs grecs et latins traduits en français moderne. De Sénèque à Plutarque, de Platon à Aristote, sans oublier Lucrèce ou Cicéron, le chemin est droit et la pente douce. Dans une langue claire et accessible, ce recueil plein de sagesse nous ouvre à la compréhension du monde moderne. Nature, science, société, politique, vanité, plaisir, désir, amour… rien de ce qui est humain n’échappe à leur regard pénétrant. Découpée en vingt-sept chapitres thématiques, leur pensée s’y dévoile dans toute sa simplicité et sa limpidité. |