"C'était le temps où la ville voyait arriver des hommes détachés de leur ancienne ville et de leur ancienne vie qui arrivaient à pied ou descendaient des trains, des grands camions de Messageries. Chaque jour, vingt-cinq ou trente chômeurs traversaient les villages avec des vieux sacs sur le dos. Certains demandaient du pain. D'autres rêvaient de vin. Des Allemands descendaient en bicyclette vers le sud, chargés de souvenirs déchirants. Des Espagnols montaient furtivement vers le nord. Il y avait des années qu'on avait oublié en France ces mouvements de migration." |