Traduit du grec par Marie-Christine Anasstassiadi
Phèdre a toujours été un peu couvée par ses parents.
Sans doute parce qu'ils ont très vite su qu'ils n'auraient pas d'autre
enfant. Elle fait des études de théâtre et ne sort pas beaucoup.
Contrairement à son amie Tonia, qui collectionne les flirts, elle a toujours
rêvé d'une relation sérieuse. Mais elle n'est encore jamais
tombée vraiment amoureuse et cela l'inquiète. Ulysse a vingt ans.
Il a perdu sa mère quand il en avait quatorze, et a toujours vécu
avec son père, qui s'est totalement consacré à lui. Il
suit paral-lèlement des études de maths et de musique. Il rêve
de composer. Il a rompu avec Malvina, une graine de chanteuse rock, très
belle, qui ne l'a jamais aimé. Pour oublier cette histoire, il remplit
le plus possible son emploi du temps. C'est ainsi qu'il franchit la porte de
l'association de musi-que traditionnelle et s'inscrit au cours de toumbéléki.
Phèdre s'y inscrit aus-si. Ils font connaissance. Ils s'apprivoisent,
doucement, au fil des semaines. Ils se sentent irrésistiblement poussés
l'un vers l'autre. Alors que leur histoire commence à peine, Ulysse apprend
que Malvina a le sida. Il fait le test et découvre qu'il est séropositif.
Est-ce qu'une histoire d'amour, si vraie soit-elle, peut résister à
un tel choc ? Phèdre ne sait plus si elle aime Ulysse ou si elle le déteste.
Elle va devoir attendre trois mois avant de savoir si elle a été
contaminée. C'est une épreuve presque insoutenable. Le test est
négatif. Mais Phèdre a l'impression d'avoir quitté d'un
coup l'enfance, d'avoir fait l'expérience de l'amour, de la mort, du
désespoir. Il lui faut maintenant savoir si elle peut soutenir Ulysse,
et l'aimer. Elle est presque la seule personne à pouvoir lui venir en
aide. |