Bardig Kouyoumdjian est retourné dans le désert syrien, là où ont échoué des centaines de milliers d'Arméniens ottomans qui avaient eu la chance de ne pas mourir de faim ou de maladie au cours de leur déportation, ou qui n'avaient pas encore été massacrés. Ce désert fut le bout de la route, le seuil du monde des morts, comme celui des survivants. Bardig a retrouvé les lieux de déportation comme Alep, Meskéné, Rakka, Deir-es-Zor. Il a retrouvé aussi les lieux des massacres comme Chaddadé, Markadé, Ras-el-Aïn ou Souar. Ces terres portent, quatre-vingt-dix ans plus tard, les restes des morts et la descendance des survivants.
Bardik Kouyoumdjian est photographe, basé à Paris. Petit Fils d'un rescapé du génocide arménien de 1915, il fait partie de cette génération qui aujourd'hui veut savoir, comprendre et surtout retrouver des traces. Christine Siméone est journaliste à France Inter. |