Il existe chez Xenakis une poésie "objective", qui pourrait être comparée à celle de l'astronome, du cristallographe ou de l'entomologiste, une poésie que l'on peut trouver dans l'observation humaine de phénomènes naturels, in-humains, et qui passe le plus spontanément du monde par l'outil de la science. Cette analyse se propose donc essentiellement, à partir d'une action choisie de Pléiades, de démonter l'horloge, en dépouillant le compositeur de ce sabir gréco-mathématico-philosophique dont il a maintes fois paru emmailloté, pour nous fier à ce qui fonde toute science expérimentale : l'observation directe. Et nous verrons apparaître en l'expliquant, au-delà d'une admirable mécanique de précision, le monde, à la fois objectif et chargé d'arbitraire, des analogies xénakiennes entre sciences et musique, qui fait que Pléiades, parmi nombre d'oeuvres de Xenakis, est un microcosme qui s'ouvre et se referme, une tentative d'univers. |