[ The hellenistic World, volume 2. Greece and the East, since the death of Alexandre to the Roman conquest ]
Les historiens du XIXe siècle ont fait du monde héllénistique un point de fusion entre les civilisations de l'Orient et de l'Occident. Pour Claire Préaux, la notion est plus complexe dans la mesure où les contacts entre les Grecs et les populations indigènes engendraient, selon les cas, des phénomènes de perméabilité ou d'étanchéité. En deux volumes, l'auteur nous ramène à cette interrogation essentielle : l'époque héllénistique constitue-t-elle, en fin de compte, une entité historique ? Le premier volume analyse les fondements des Etats hellénistiques et d'abord la royauté, s'imposant par la force armée, tant aux cités grecques qu'aux peuples orientaux.
Le tome 2
Les Grecs, après Alexandre, ont dominé le monde oriental et y ont construit des royaumes aux frontières mouvantes, opposés par des guerres multiples. Il n'y eut pas de vraie civilisation mixte, car un clivage social strict fut maintenu entre conquérants et peuples conquis, les Grecs constituant un groupe dominant, exploitant depuis leurs cités le travail des paysans barbares. Se maintint pourtant le prestige des vieux cultes égyptiens, syriens ou babyloniens, et des cultures dont ils étaient les gardiens. C'est cependant dans ce monde complexe que s'élaborèrent les traits essentiels d'une civilisation dont allaient hériter, par le relais de Rome, les âges ultérieurs : sur les acquis de l'école d'Alexandrie, la science vécut jusqu'à l'époque moderne, pour les mathématiques, l'astronomie, la cosmographie ou la médecine ; l'art hellénistique devait plus tard renaître sous la forme du baroque ; le stoïcisme a inspiré les choix moraux des siècles suivants, jusqu'au nôtre. |