Ouvrage issu d’un colloque international à l’École française d’Athènes
sous la direction de Michel Bruneau, préface de Georges Prévélakis
Textes de: Vlassis Agtsidis, Michel Bruneau, Eleftherios Charatsidis, Patrick Counillon, Georges Drettas, Fatima Eloeva, Kostasd Fotiadis, Tamara Galkina, Vladimir Kolossov, Alexei Krindatch, Pery Lafazani, Myron Myridis, Gerassimos Notaras, Georges Prévélakis, Panagiotis Tsatsanidis, Maria Vergeti, Artémis Xanthopoulou-Kyriakou
Installés dès l'Antiquité dans la région du Pont, sur les rives de la mer Noire, au nord-est de la Turquie actuelle, les Grecs pontiques, qui comptent aujourd'hui plus d'un million d'individus dispersés dans le monde, ont toujours vécu parmi d'autres peuples. Chassés à plusieurs reprises de leur terre d'origine, en particulier lors des guerres russo-turques des XVIIIe et XIXe siècles, ils furent ensuite officiellement expulsés du territoire turc en 1923. Réfugiés en nombre en URSS, ils allaient alors encore subir les persécutions et les déportations massives du régime stalinien vers les républiques d'Asie centrale et la Sibérie. L'effondrement de l'Empire soviétique a plus récemment provoqué de nouveaux exodes de réfugiés, vers le sud de la Russie et la Grèce en particulier. Quelle peut être, dans une histoire si tragique, la nature de l'identité pontique et de quelle manière a-t-elle persisté au cours des déracinements successifs ? Comment ce peuple en diaspora, en apparence coupé de ses racines, vivant dans un territoire éclaté, a-t-il su maintenir ses références à la culture d'origine et résister à la logique d'homogénéisation ethnique de l'Etat-nation, en Russie d'abord, en Grèce ensuite ? Comment les traditions pontiques, encore bien vivantes en Grèce et au sein de la diaspora hellénique, ont-elles subsisté, tant sur le plan religieux qu'artistique ou linguistique ? Pour répondre à ces questions, Michel Bruneau a réuni des chercheurs grecs, russes et français autour de la question pontique afin de mettre en valeur les rapports spécifiques que ce peuple déraciné entretient avec son territoire d'origine et les lieux de son exil. |