[ Gefängnisse ]
Französisch-griechischer zweisprachiger Text (katharevousa) übersetzt, vorgestellt und kommentiert von Marie-Paule Masson-Vincourt
La visite des prisons est un moment obligé du voyage en Orient au XIXème siècle. Le voyageur frissonne, et mesure le degré de civilisation de la société qu'il observe. Ici, au contraire, c'est un avocat grec, ancien Président de la Cour de cassation et ancien ministre de la Justice qui dresse un bilan sans complaisance des prisons de son propre pays en 1866 : promiscuité, inaction, insalubrité et absence de rééducation morale, face à une délinquance généralisée. On y trouve, diffusés auprès d'un public grec assez large - il s'agit du texte d'une conférence - les acquis des Lumières européennes en matière de réflexion sur les peines. Lecteur de Beccaria, de Bentham, et de Tocqueville, qu'il a étudiés auprès des juristes de Berlin et de Heidelberg, Paul Calligas expose les systèmes pénitentiaires anglo-américains et propose le modèle du panoptique, déjà appliqué en milieu grec pour le pénitencier de Corfou. Ce petit traité sur les prisons est exemplaire de la circulation des idées en Europe et de l'introduction des idées libérales dans un Etat tout juste libéré de la Domination ottomane. Il est encore, et pas seulement pour les prisons grecques, d'une singulière modernité. |