Traduit du grec par Anne-Laure Brisac Quand elle décroche le téléphone au beau milieu de la nuit, A. ne sait pas que l’inconnu qui chuchote dans le récepteur va bientôt lui devenir indispensable. Au fil des semaines, leur relation prend en effet les allures d’une passion qui tourne à la dépendance : les amants s’enivrent de mots et de confidences, s’abandonnent à un désir violent né de paroles, de souffles et de mystère – mais ne se rencontrent pas. Scandaleuse, cette liaison l’est au regard du bon sens et des bonnes moeurs. Elle est aussi tellement fascinante qu’une voix collective se l’approprie, celle des collègues d’A. qui la racontent et la commentent, animés tour à tour par la compassion, la curiosité, la consternation et un soupçon d’envie. Dans un style remarquable de spontanéité, Presque un mélo célèbre la cécité de l’amour, interroge la norme et sa relativité, se joue des préjugés pusillanimes et offre à l’Autre une chance de se laisser découvrir et accepter. Née en 1949, Maria Efstathiadi a étudié les sciences politiques à Athènes et à Paris. Auteur de romans, de récits et de pièces de théâtre, elle est également la traductrice en grec de Marivaux, Huysmans, Pierre Klossowski, Erik Satie, Nathalie Sarraute, Marguerite Duras, Henri Michaux, Georges Bataille, Régis Jauffret… |