[ Wenn das Ausland kommt ]
Le poèmes ici rassemblés sont une véritable redécouverte : ils étaient inaccessibles du public français depuis plus de quinze ans. Réunis en 1967 à l’initiative d’Aragon, leur publication, sous le titre La maison est à louer, avait tout d’abord constitué un hommage « sous l’état d’urgence » : Ritsos venait d’être déporté par les colonels. Tous ces poèmes font ici, à la demande du poète lui-même, l’objet d’une nouvelle traduction L’Adieu (1957), inspiré par un épisode authentique de la résistance chypriote, déroule le monologue d’un combattant qui incarne les luttes séculaires de la nation grecque. L’arbre de la prison et les femmes (1963) est la « leçon de choses » de prisonnières politiques à l’écoute d’un monde dont elles ne perçoivent qu’un seul arbre. Le dernier et le premier de Lidice (1960) fut écrit à l’occasion d’une visite d’Oradour tchèque et restitue toute l’horreur du drame. Enfin, Quand vient l’étranger (1958), qui ouvre le recueil et lui donne son titre, mêle tradition orthodoxe et paganisme sensuel dans un même hymne à la gloire du monde, de la vie et de la mort, une mort constamment apprivoisée grâce à l’intercession des femmes. Ainsi, dans ces poèmes « de circonstance » au sens le plus noble du mot, Ritsos hisse le tragique quotidien à la hauteur de l’Histoire et de l’éternité. |