[La complainte du fossoyeur] - To parapono tou nekrothaptou d'Emmanouil Roidis
Dans un cimetière d'Athènes, le narrateur retrouve par hasard
un homme qu'il avait connu, "à Syros des années plus tôt,
prospère, lorsqu'il avait encore un peu de chair sur les os, des dents
dans la bouche, la moustache en guidon de vélo, un couteau à la
ceinture et, le plus souvent, une fleur de giroflée à l'oreille".
Aujourd'hui fossoyeur, le pauvre bougre entreprend d'évoquer les revers
de fortune qui l'ont conduit à cet état misérable, l'ont
privé de sa femme, de ses enfants et de sa condition première.
Et c'est l'occasion pour Roïdis de laisser libre cours à sa verve
: toujours légère et souvent caustique dans l'énumération
des malheurs dont fut accablé le ci-devant pêcheur de Syros, son
ironie devient volontiers décapante quand il s'agit d'invoquer les causes
de tant de maux. Car c'est de politique, et de politiciens véreux, qu'il
s'agit... dont il faudrait peut-être se prémunir par "l'institution
d'une Société Protectrice des Electeurs"... |