GEORGE5 SEFERIS, comme la plupart de ceux pour qui écrire est une façon
de respirer, prend des notes. Ces notes peuvent être l'ébauche
d'un poème, d'un essai; ailleurs elles jalonnent les étapes d'un
voyage, d'une période difficile ou heureuse de la vie, plus souvent elles
sont le reflet immédiat du quotidien jeté sur le papier "
sans me gêner et sans effacer ", comme il le remarque dans le sillage
de Stendhal. Nous sommes dans l'atelier du poète, entourés de
ses paysages, de ses lumières, de ses obscurités. Nous suivons
sa démarche, nous apercevons, ici une ligne ou deux chargées de
l'énergie d'un texte plus vaste qui attend son heure, là un poème
conduit à sa maturité.
Le Journal ainsi constitué commence le 16 février 1925 et Séféris
a continué à prendre des notes jusqu'à sa mort. Il a préparé
lui-même pour publication deux parties la première embrassant la
période de 1925-1931, la seconde celle de 1945 à 1951. C'est cette
seconde partie qu'il désirait voir publiée en premier lieu, c'est
celle-là que nous présentons ici en sa traduction française.
Note du traducteur.
Traduit du grec par Lorand Gaspard |