[ Le mythe de la Gr?ce blanche : Histoire d'un r?ve occidental ]
La Gr?ce antique a longtemps ?t? r?put?e «?blanche?», car l’usure du temps avait effac? les couleurs ornant sculptures et reliefs, pour ne laisser que le marbre blanc. D?s la Renaissance, on c?l?bre la blancheur des statues exhum?es et l’on en fait des copies, blanches elles aussi.
Cet imp?rialisme esth?tique du blanc trouvera une expression radicale dans les discours racistes exaltant la figure de l’homme occidental blanc, fils de l’Antiquit? classique. Les couleurs seront d?s lors la marque d?gradante de l’autre, du «?m?t?que?».
Les derni?res technologies donnent les preuves incontestables de la pr?sence de polychromie et d’or sur toute la sculpture grecque, y compris le prestigieux Parth?non, ic?ne supr?me de la «?Gr?ce blanche?». Pourtant, il y a encore des r?actions incr?dules, voire d?go?t?es (trop «?kitsch?»?!), et certains arch?ologues continuent de passer soigneusement au k?rcher les derniers t?moignages du go?t des anciens pour l’or et les couleurs.
Ancien membre de l’?cole fran?aise d’Ath?nes, Philippe Jockey est professeur d’histoire et de civilisation grecques ? l'Universit? de Provence (Aix-Marseille I), dont il dirige ?galement le D?partement d’histoire. Il est aussi membre de la Maison M?diterran?enne des Sciences de l'Homme et participe aux fouilles sur l’?le de D?los. Ses recherches portent principalement sur l'histoire des techniques antiques (artisanat de la pierre). Depuis plusieurs ann?es, il travaille notamment sur la polychromie de la sculpture grecque.
Il a publi? plusieurs ouvrages sur l’arch?ologie et l’antiquit? m?diterran?enne (Le Cavalier bleu, Hachette) et son ouvrage L’Arch?ologie, paru aux ?ditions Belin dans la collection « Sujets » en 1999 et plusieurs fois r?imprim?, a re?u le prix Salomon Reinach de l’Acad?mie des Inscriptions et Belles Lettres. |