Le mur dans le miroir se compose de deux grandes suites de poèmes. La première est écrite entre 1967 et 1968. Nous voici à Léros, où Ritsos est déporté. Journal d'un prisonnier, certes, où l'on peut rencontrer les mots de gardien, barbelés, fusillade, mais d'où l'éloquence et l'exaltation partisanes sont elles aussi bannies. La discrétion dont fait preuve le poète dans cette suite de natures mortes, de tableaux, de moments perdus, est si profonde que c'est à peine si parfois une crise, un sarcasme ou un cri étouffé laissent soupçonner qu'il pourrait s'en départir.
Il en est de même de la suite de poèmes écrits du 21 mars au 9 septembre 1971 à Athènes, Delphes, Corinthe et samos. Portraits encore, croquis et paysages qui retiennent dans une immobilité apparente, bien éloignée de toute soumission, le monde tumultueux et souffrant des attentes, des espoirs et de refus de la vie quotidienne.
Poèmes tirés des recueils Dix-huit chansons sur les malheurs de la patrie, Lettre à la France, Café populaire, Témoignages, Le mur dans le miroir, Ismène, Agamemnon, Le retour d'Iphigénie, En sourdine, Papiers, Le chef d'œuvre sans queue ni tête, Erotica, Substitution, Sur une corde.
[ Présentation, choix et traduction de Dominique Grandmont ] |