Qui a mangé la mère de Cendrillon ? Ses filles, les sœurs de l'héroïne, dit encore de nos jours le conte dans le Magne - rude contrée du Péloponnèse, marquée du sang versé lors d'inexpiables vendettas. On y raconte aussi que la pauvre femme fut changée en vache puis égorgée comme bête en boucherie... D'où les questions : cas d'espèce, ou survivance singulière de thèmes ailleurs ou jadis récurrents ? et pourquoi de pareilles intrigues ? En voulant y répondre, le présent essai aborde le problème transculturel de l'endocannibalisme familial imaginaire, dont le thématique de la Mère Dévorée n'est qu'une modalité et la Cendrillon maniote (Stakhtobouta), un scénario parmi d'autres. Avec les matériaux contextuels présentés en annexe (entretiens, contes et chants), sont ainsi rassemblés divers moyens de prolonger une réflexion sur les rapports entre imaginaire constitué et logiques sociales. |